





Saint-Antonin-Noble-Val,
l'histoire à ciel ouvert !
Située au croisement de l’Aveyron et de la Bonnette, Saint-Antonin-Noble-Val a une histoire millénaire.
Dès l’époque celtique, le site s’appelait Condat (« confluent »), puis Nobilis Vallis à l’époque romaine. L’évangélisateur Antonin, martyrisé à Pamiers, y revient symboliquement porté par deux aigles. Une abbaye est fondée à son emplacement au VIIIe siècle, donnant naissance à la ville qui porte son nom.
Entre le VIIIe et le XIIe siècle, la cité se développe autour de l’artisanat et du commerce : vin, safran, draps de laine, tanneries… Une bourgeoisie florissante érige de magnifiques maisons en pierre, dont la Maison Romane (1125), rare témoin d’architecture civile romane en France. Dès 1140, les vicomtes locaux accordent à la ville une charte de libertés, parmi les premières en France.
Au XIIIe siècle, la ville connaît de violentes secousses. L’influence cathare, très présente dans le sud, entraîne l’intervention des Croisés. En 1212, Simon de Montfort assiège et détruit partiellement la ville et l’abbaye. Saint-Antonin passe ensuite sous l’autorité de la couronne française et devient Ville Royale en 1227. Le commerce prospère jusqu’en Allemagne, en Italie ou en Angleterre.
La Guerre de Cent Ans met à mal cette prospérité : la ville est tour à tour occupée par les Anglais (1344, 1351), reprise par le Roi de France (1354), puis de nouveau anglaise (1360-1369). Ravagée par les guerres, les pillages et la peste, elle connaît une période de déclin.
Aux XVe et XVIe siècles, Saint-Antonin retrouve un souffle économique et architectural. Mais les guerres de Religion bouleversent l’équilibre. En 1562, la ville devient une République protestante, chasse les catholiques, détruit ses églises. Louis XIII reprend la ville en 1622, fait raser les remparts et réinstalle les catholiques. Après la Révocation de l’Édit de Nantes (1685), la communauté protestante s’efface ou s’exile. C’est la fin des privilèges et le début du déclin.
Au XVIIIe siècle, de belles demeures et bâtiments religieux témoignent d’une vie bourgeoise modeste. Le XIXe siècle voit l’arrivée du train (1856), puis d’une station thermale (1924), mais l’inondation de 1930 et la fermeture de la voie ferrée en 1956 marquent un coup d’arrêt.
Aujourd’hui, Saint-Antonin est classée station verte de vacances. Flâner dans ses ruelles aux noms chargés d’histoire, c’est traverser douze siècles de mémoire vivante. Comme le déclara Viollet-le-Duc en 1842 : « Mais nous sommes dans un musée ! »
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Le Couvent des Génovéfains
Construite au XVIIIe siècle, l’ancienne « Maison des Chanoines » se situe en plein centre de la ville. Ce majestueux bâtiment, dont les lignes pures et claires du XVIIIe siècle étonnent un peu au cœur d’un village médiéval, est nommé aujourd’hui « Couvent des Génovéfains ».
La Maison Romane
Actuellement musée municipal. Il s'agit du plus ancien monument civil de France, construit en 1125 pour le viguier des vicomtes de la ville. Cette maison devient 1313 la maison des Consuls et devient le siège de la municipalité jusqu'à la Révolution.
Les anciennes tanneries
La dérivation de la Bonnette a permis le fonctionnement de 9 tanneries et de 2 moulins, dont le moulin à blé au Bessarel. Au XIIème siècle cet artisanat ainsi que celui de la draperie développèrent une activité florissante dans la ville . Les peaux sont exportées en Espagne et au Portugal. La dernière tannerie cessera son activité en 1925.
Le Pont
La première mention d'un pont à St Antonin date de 1163. Ce pont, reliant 3 provinces (Rouergue, Quercy, Albigeois), a permis aux St Antoninois de s'enrichir grâce au droit de péage et de développer l'exportation de leurs productions (draps de laine, cuirs, prunes, safran, vin....).
Place du Four Neuf
Emplacement d'un des derniers fours communs : le four neuf. Du XIIème siècle à la fin du XVIIIème siècle, 8 fours ont cuit le pain, nourriture essentielle de l'époque.Le moulin à huile de noix
Ce type de moulin existait déjà au XIVe siècle. Il cessera de fonctionner en 1956 et deviendra propriété communale en 1972. Ce moulin fonctionne encore 2 fois par an lors de la journée des moulins en juin ainsi qu'à la journée des battages, le premier dimanche d'août.
Établissement de bains
Au début du XXe siècle, la ville souhaite relancer l'activité économique grâce au thermalisme. Le bâtiment des thermes, alimenté par les eaux de Salet (source en amont de la ville) sera construit en 1913, mais la guerre 14/18 retardant les travaux, les cures ne commencent qu'en 1924. Les curistes, arrivant par train viennent profiter d'un lieu pittoresque et romantique. Des hôtels voient le jour autour de cette place. Malheureusement, les inondations de 1930 vont polluer la source et détruire toutes les installations, c'est la fin du thermalisme.